Ce week-end, H. Guaino, conseiller spécial de N. Sarkozy, annonçait sur Europe 1 qu’« il n’est pas question, dans la situation où nous nous trouvons, d’ouvrir pour l’instant le capital de La Poste ».
Plus tard, c’est sur France Info qu’il précisait : « La décision sur La Poste sera prise le moment venu ».
Enfin, il concluait dans une déclaration à l’agence Reuters que le calendrier de la réforme de La Poste était maintenu, que le passage au statut de Société Anonyme n’était pas remis en cause et devrait se faire en 2009 ou 2010.
Certes, le contexte de crise économique rend le discours sur la nécessité d’ouverture du capital aux appétits financiers difficile à tenir en la période !
En outre, la forte mobilisation des postier(e)s le 23 septembre, ainsi que la création de nombreux comités de défense du service public postal, dans lesquels élus, postiers et usagers ont fait connaître avec force leur opposition au changement de statut et à l’ouverture du capital conduisant à la privatisation, ont clairement montré l’attachement des français à La Poste, premier service public de proximité.
Alors, ne nous y trompons pas !
L’apparente cacophonie dans la communication du gouvernement n’a qu’un seul but : semer la confusion pour étouffer la mobilisation grandissante contre ses funestes projets.
Car le défilé des laquais de l’UMP pour justifier cette communication hasardeuse l’a confirmé : le gouvernement n’a nullement l’intention de renoncer à son projet.
C’est pourquoi les organisations syndicales de postiers maintiennent
leur appel à une forte mobilisation
le 22 novembre 2008.
Tous ensemble : postiers, élus et usagers
pour exiger le retrait du projet de privatisation de La Poste !
Réactions syndicales - Sud-PTT a "pris acte" dimanche de l'annonce du conseiller spécial du président de la République, selon qui il n'est plus question "pour l'instant" d'ouvrir le capital de La Poste, mais a jugé cette annonce "encore insatisfaisante". Le syndicat "exige l'abandon pur et simple du projet" de changement de statut de la Poste, préalable à une ouverture de capital, a déclaré à l'AFP Régis Blanchot (Sud-PTT). "Nous maintenons la mobilisation du 22 novembre", a-t-il ajouté.
- La CGT-Poste voit dans l'annonce de Henri Guaino "un encouragement à multiplier les initiatives d'actions pour assurer l'avenir du service public postal et celui des postiers", a déclaré à l'AFP Colette Duynslaeger (CGT). "Aujourd'hui le gouvernement annonce la suspension, mais il ne renonce pas au projet", a-t-elle relevé. "Cela nous encourage à multiplier les signatures et à les déposer le 4 devant le Palais de l'Elysée, et à mobiliser pour une très grande journée d'action le 22 novembre."
- FO estime que "la bagarre" n'est "pas terminée", selon Jacques Lemercier : "Ca va dans le sens de ce qu'on souhaite. C'est un gel mais je pense que le gouvernement a compris que le projet qui avait été présenté (par la direction de la Poste, ndlr) était quelque chose qui n'était pas socialement et politiquement tenable (...) C'est un projet qui n'était pas bien ficelé, et le gouvernement prend de la distance." Pourtant, a poursuivi le syndicaliste, il ne "faut pas trop se réjouir" et ce n'est qu'une "première victoire des syndicats".